Tunisie : Des manifestations ont éclaté suite aux propos du président sur la loi 38 relative au recrutement dans le secteur public
Dodos photography, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons
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Agence Ecofin
vendredi 17 décembre 2021 Dernière mise à jour le Vendredi 17 Décembre 2021 à 16:00

Après avoir suspendu le Parlement puis nommé un nouveau gouvernement, le président tunisien Kaïs Saïed vient d’annoncer le maintien des mesures d’exception prises en juillet dernier, pour une année supplémentaire. 

La Tunisie va organiser des législatives d’ici fin 2022. L’annonce a été faite dans la soirée du lundi 13 décembre, par le président Kaïs Saïed, dans un discours adressé à la nation.

D’après le dirigeant, de nouvelles élections législatives auront lieu le 17 décembre 2022 sur la base d’une nouvelle loi électorale. Celle-ci sera élaborée à l’issue des consultations populaires qui devraient avoir lieu dans la période allant du 1er janvier au 20 mars 2022.

« Les réformes constitutionnelles seront soumises à référendum le 25 juillet 2022, jour anniversaire de la proclamation de la République », a ajouté le dirigeant.

Si l’annonce de ce nouveau calendrier peut être perçue comme une avancée dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel en Tunisie, pour certains observateurs, elle ne fait que confirmer en réalité la concentration par le chef de l’Etat de l’essentiel des pouvoirs constitutionnels dans le pays maghrébin.

En effet, dans son discours, il a annoncé la prolongation de la mesure de suspension du Parlement, jusqu’à la tenue du prochain scrutin. Dans les faits, cela équivaut à une dissolution de l’Assemblée nationale et à la poursuite de la stratégie de gouvernance par décrets et par ordonnances, adoptée par le chef d’Etat tunisien, depuis le mois de juillet.

Pour rappel, le président Saïed avait décidé de dissoudre le gouvernement et de suspendre le Parlement dans un contexte de tensions politiques et sociales qui ont secoué le pays, ces dernières années. Alors que ses opposants dénoncent un coup d’Etat et un recul des avancées démocratiques, le responsable justifie sa décision par un « péril imminent » contre la nation, due à la corruption et au clientélisme qui gangrènent l’appareil étatique, depuis plusieurs années. Fin septembre, il a nommé Najla Boulden au poste de Premier ministre, et a validé son gouvernement deux semaines plus tard.

« Selon la Constitution, j’ai pris des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l’Etat et le peuple tunisien. Nous traversons les moments les plus délicats de notre histoire », avait alors déclaré Kaïs Saïed.

D’après le FMI, la situation économique de la Tunisie est préoccupante. L’année dernière, l’économie est entrée en récession à -8,6% tandis que la dette publique est actuellement estimée à 90,2% du PIB. Alors que la montée des prix contribue à alimenter depuis plusieurs mois les tensions sociales, les Tunisiens attendent toujours des mesures économiques concrètes pour améliorer leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie dans un contexte de crise sanitaire mondiale.

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