Les prévisions budgétaires en Tunisie pour 2022 tablent sur un prix du pétrole à 75 dollars le baril. Avec des cours du brut qui ont déjà largement crevé ce plafond, les perspectives économiques du pays sont plus que jamais moroses.
Le prix du Brent affichait le 18 janvier à la clôture de la bourse de Londres 88,52 dollars le baril, un record depuis octobre 2014. C’est a priori une bonne nouvelle pour les recettes de la Tunisie qui est un pays exportateur de brut.
Mais étant donné que le pays importe aussi des produits dérivés, cela inquiète les économistes, notamment Fethi Nouri, ex-membre du Conseil d’administration de la banque centrale de Tunisie, qui s’est prononcé le 18 janvier sur la flambée mondiale des prix du pétrole constatée depuis quelques semaines, dans des propos rapportés par l’Agence Tunis Afrique Presse.
Selon Nouri, un prix du pétrole à 90 dollars dans les 3 ou 4 prochains mois, conformément aux perspectives, aura de lourdes conséquences sur l’économie du pays fortement dépendante du pétrole. En effet, la situation va peser sur le budget 2022 de la Tunisie avec la hausse potentielle des subventions sur les prix des carburants. Ceci, alors que la Loi de finances pour l’année 2022 est basée sur l’hypothèse d’un prix du pétrole à 75 dollars le baril.
En outre, l’économiste souligne que l’impact de la tendance haussière des prix du pétrole va se répercuter sur le taux et les réserves de change. « Une situation qui risque de s’aggraver davantage si la Tunisie n’obtenait pas les financements qu’il espère de ses bailleurs de fonds », a-t-il indiqué.
Rappelons que la hausse des prix du pétrole qui est liée à des interruptions de production et à des facteurs géopolitiques, engendre actuellement en Tunisie un déficit commercial compris entre 35 et 40 %.
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