En Tunisie, les céréales représentent la principale denrée de base. La consommation reste cependant l’une des plus faibles d’Afrique du Nord et l’appareil de production est encore à la traîne.
En Tunisie, la dépendance au marché mondial pour l’approvisionnement en céréales se renforcera dans les prochaines années. C’est ce qu’a indiqué l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) dans un récent rapport.
Alors que le pays du Jasmin consomme chaque année plus de 4 millions de tonnes de graminées (blé et orge), il importe près du 50 % de ce stock. Si cette proportion le place déjà dans une situation de grande vulnérabilité face à la volatilité des cours internationaux, l’ONAGRI estime que ce niveau de dépendance devrait gripper à 75 % à court terme.
Pour expliquer ces prévisions, l’institut met notamment en avant la dégradation des conditions climatiques, l’insuffisance de l’utilisation des intrants et les mauvaises pratiques culturales. D’après l’ONAGRI, la combinaison de ces différents facteurs pénalise la production nationale et fait du pays l’un des plus mal lotis sur le plan mondial.
En effet, indique l’organisation, la Tunisie pointe à la 120ème place dans un classement global sur le rendement des céréales comprenant 191 nations. Le pays affiche notamment 2 tonnes de blé par hectare contre par exemple 6 tonnes/hectare en Egypte.
« Il y a un besoin d’investir dans la recherche pour identifier les variétés résistantes à la sécheresse et accroître l’usage de semences sélectionnées. Il faut aussi renforcer la vulgarisation des bonnes pratiques culturales, un accès des producteurs au financement et augmenter les capacités des réserves stratégiques », suggère entre autres, l’ONAGRI.
Pour rappel, les céréales sont cultivées en Tunisie sur près de 900 000 hectares et comptent pour 13 % de la valeur de la production agricole. Le blé dur occupe à lui seul plus de la moitié des emblavures.
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