Le programme de réformes du gouvernement tunisien, qui avait été publié en langue arabe et présenté en conférence de presse et en commission consultative le 7 juin, a été publié en langue française sur le site du gouvernement le 14 juin.
Le programme vise 5 objectifs :
1) rétablir la confiance et stimuler l’investissement privé,
2) soutenir l’activité économique,
3) assurer l’efficacité de l’administration et des entreprises publiques,
4) renforcer le développement social et promouvoir une économie résiliante.
Ces axes de réformes sont les suivants et sont au nombre de 7 :
1) la libéralisation de l’initiative privée et la consécration des règles de la concurrence loyale,
2) le renforcement de la solidité du secteur financier,
3) l’amélioration de la performance et de l’efficacité du secteur public,
4) le renforcement de la numérisation,
5) la valorisation du capital humain,
6) la promotion de l’inclusion sociale
7) la consécration de la durabilité du processus de développement.
Ce programme avait été initié en octobre 2021 après la requête de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, auprès du FMI pour la signature d’un accord de financement. Il recoupe des mesures de court terme, notamment les mesures d’urgence économique annoncées en avril dernier, et des mesures visant des horizons de plus long terme, comme le Plan de développement économique et social 2023-2025 et la Vision Tunisie 2035.
La centrale syndicale de l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) rejette toujours le programme du gouvernement et a appelé les acteurs du secteur public à la grève générale le 16 juin pour protester contre ces mesures.
Un mouvement de grève national mené par l’UGTT dans le secteur public a perturbé l’activité économique du pays le 16 juin
Le 13 juin, l’UGTT (Union Général Tunisienne du Travail) s’est entretenu avec le gouvernement au sujet du programme de réformes élaboré dans le cadre d’un potentiel accord de financement avec le FMI.
Après l’échec des négociations entre les deux acteurs, l’Union syndicale a appelé le secteur public tunisien à se mettre en grève le 16 juin face à la diminution du pouvoir d’achat de la population et pour protester contre les mesures de réformes.
Selon les chiffres de l’UGTT, la grève aurait enregistré un taux de réussite exceptionnelle avec 159 institutions et établissements publics notamment dans le secteur des transports maritimes, aériens et routiers, les télécoms, l’énergie, etc. qui auraient stoppés leurs activités à l’occasion de cette mobilisation nationale.
Dans son discours devant le siège de l’UGTT, le Secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a exprimé sa désapprobation face à l’amorçage des réformes par le gouvernement au vu de la conjoncture politique actuelle. Il a appelé à reporter les négociations avec le FMI jusqu’à ce que la stabilité institutionnelle soit retrouvée et que les élections soient tenues.
Source : Ambassade de France en Tunisie
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