Le gouvernement espagnol poursuit son lobbying pour inciter l’OTAN à inscrire la défense du flanc sud de l’Europe dans sa nouvelle doctrine militaire de base.
La présence de la Russie dans les pays d’Afrique du Nord est en augmentation, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, le 28 juin, avant l’ouverture du Sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Madrid.
« Il y a une présence russe croissante en Afrique, dans les pays d’Afrique du Nord », a estimé le chef de la diplomatie espagnole dans un entretien accordé à la chaîne de télévision locale Antena 3.
Le 13 juin dernier, la ministre espagnole de l’Economie, Nadia Calvino, s’était aussi alarmée d’un « net rapprochement » entre l’Algérie et la Russie. « La décision de l’Algérie de suspendre un traité d’amitié avec l’Espagne le 8 juin n’est pas surprenante, car Alger s’aligne de plus en plus sur la Russie », a-t-elle alors déclaré.
La ministre espagnole a également indiqué avoir remarqué un « net rapprochement entre l’Algérie et la Russie, lors de la réunion de printemps du Fonds monétaire international, en avril ».
Ces déclarations interviennent après la suspension par l’Algérie d’un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu en 2002 avec l’Espagne suite au revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental. L’Espagne avait apporté publiquement, en mars dernier, son soutien au projet d’autonomie marocain du Sahara occidental, un territoire non autonome disputé depuis des décennies entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger.
De son côté, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, avait appelé, le 25 mai, l’OTAN à se pencher sur l’influence et les activités croissantes de la Russie en Afrique, estimant que l’instabilité consécutive à cet engagement pourrait avoir un impact négatif sur l’Europe.
« L’expansion des opérations de l’Etat russe et des sociétés de sécurité privées russes telles que le groupe Wagner dans des pays comme le Mali et la Libye est très claire », a-t-elle dit, ajoutant que l’OTAN « ne peut rester indifférente face à cette situation qui constitue une menace inquiétante ».
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique, Ben Wallace, la ministre espagnole de la Défense a également appelé l’OTAN à inclure la défense de son flanc sud dans son nouveau concept stratégique, sa doctrine militaire de base qui sera rédigée lors du sommet de l’Organisation qui s’est tenu à Madrid jusqu’au 30 juin.
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