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#Commerce #Entreprises #Exportation #Guerre #ISRAEL #PALESTINE
Denys Bédarride
mardi 28 mai 2024 Dernière mise à jour le Mardi 28 Mai 2024 à 07:15

Les points de passage commerciaux depuis et vers les Territoires palestiniens sont marqués par des restrictions israéliennes qui érodent massivement la compétitivité des exportations palestiniennes. Le coût moyen d’une transaction est 3 fois plus élevé pour une entreprise palestinienne et la durée moyenne du processus d’importation est presque 4 fois plus longue. 

En outre, les restrictions et les fermetures des points de passage commerciaux depuis 2007 ont provoqué une rupture entre les marchés (intérieurs) de la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est d’une part et les marchés extérieurs d’autre part. Ces obstacles créent une relation asymétrique de dépendance à Israël, qui s’impose comme le principal partenaire commercial. La Banque Mondiale estime que la suppression des restrictions pourrait permettre de tripler la croissance de l’économie palestinienne. 

Plus de trois quarts de l’export palestinien est expédié par les ports israéliens. 

Les exportations passent surtout à travers le port d’Ashdod, et, dans une moindre mesure, via le port de Haïfa. Selon une étude du Conseil palestinien des Transporteurs, les délais liés aux critères sécuritaires entraînent un surcoût moyen de 756 $ par envoi. Depuis le déclenchement de la guerre, les exportateurs font face à une hausse supplémentaire des coûts (+30%). 

Le Pont d’Allenby est le seul point de passage international en Cisjordanie autorisé par les autorités israéliennes. 

Le manque d’espace de stockage adéquat et de zones sous douane (« bonded areas ») près du pont conduit à un transfert des marchandises par camion au port d’Ashdod pour le stockage et le traitement, ce qui entraîne une augmentation des frais de transport ainsi que des délais rallongés. 

Aussi, malgré la signature d’un accord israélo-jordanien en 2021 en vue d’augmenter la part de la valeur des exportations jordaniennes vers la Palestine à 700 M$ par an, le volume annuel du commerce entre la Jordanie et la Palestine en dépasse rarement la moitié. Depuis octobre 2023, les autorités israéliennes ont fermé le pont à plusieurs reprises à la circulation des biens et des personnes.

Le point de passage de Karem Abu Salem est la voie commerciale entre Israël et la bande de Gaza, par laquelle les matériaux de construction, les biens, le carburant et les denrées alimentaires sont acheminés. 

Le Ministère israélien de la Défense y prélève entre 70 et 200 $ pour chaque camion israélien de marchandises entrant, ce qui aurait abouti à près de 15 M $ de frais réglés depuis 2019. Alors que plus de 60% de l’aide à Gaza passait par ce terminal avant le déclenchement de la guerre, il a été fermé entre le 7 octobre et le 15 décembre 2023. Selon les Nations Unies, aucune aide n’a transité par ce point de passage depuis le début de la guerre. 

Depuis l’officialisation du point de passage de Rafah en 1979, après la signature des accords de paix entre l’Égypte et Israël, sa fermeture a été et son ouverture l’exception. 

En vertu d’un accord en 2007 entre l’Égypte et Israël, les importations de Gaza doivent être approuvées par Israël. À la suite du 7 octobre 2023, Israël a déclaré Errez et Karem Abu Salem fermés jusqu’à nouvel ordre, faisant du poste frontière de Rafah le seul point d’entrée et de sortie de l’enclave et donc le seul point de passage pour l’aide humanitaire. 

Dans ce contexte, la prise de contrôle de Rafah par l’armée israélienne fait craindre une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans l’enclave et entraîne par ailleurs des tensions avec l’Égypte.

Source Ambassade de France à Jérusalem

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