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Nathalie BUREAU du COLOMBIER
vendredi 7 juin 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 7 Juin 2024 à 07:00

Prix de l’énergie avantageux, fiscalité attractive, formidable bassin de consommation.… Castel, réputé dans le monde pour son vin, est installé depuis 22 ans en Algérie où le groupe familial français produit sur place de la bière et des jus de fruit. Si l’entreprise souligne les nombreux atouts, elle doit tout de même faire preuve de résilience et adapter sa logistique et ses stocks quand les relations diplomatiques avec les pays voisins s’enveniment.

Invitée à témoigner à la Chambre de commerce franco-algérienne devant des entreprises françaises désireuses de conquérir le pays, Julie Bouchard, directrice générale de Castel El Djazaïr, qui regroupe les sociétés du groupe français Castel en Algérie, a exposé les avantages et les inconvénients du pays. Et, depuis deux ans, les réformes commencent à porter leurs fruits. 

Réunion à la Chambre de commerce franco algérienne ©NBC

Photo : Réunion à la Chambre de commerce franco-algérienne/©NBC

« Venez produire, exporter et co construire avec les Algériens. La voie est libre. Le gouvernement met tout en place pour favoriser et encourager le développement des affaires avec une loi sur les investissements, la mise à disposition de foncier en Algérie et des initiatives de rapprochement avec la France », souligne Julie Bouchard. « Les Algériens sont de grands consommateurs. Le pays s’est tourné vers la localisation de la production. Ceux qui veulent investir en Algérie pour créer de la valeur ajoutée localement et exporter sont les bienvenus, il y a beaucoup d’opportunités. L’ère de l’import-export est révolue. Les entrepreneurs doivent avoir un vrai projet industriel ou agricole car le pays entend accélérer pour améliorer la souveraineté alimentaire du pays ». 

Importance du Conseil du Renouveau Économique Algérien

Elle salue également les efforts de rapprochement du patronat à travers le Conseil du Renouveau Économique Algérien qui « anime des commissions spécialisées, bancaire, alimentaire, sur la logistique » et qui met en relation des opérateurs français et algériens dans le but d’accélérer des projets qui n’avançaient pas. 

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Photo (de gauche à droite) : Stéphane Romatet, Ambassadeur de France en Algérie ; Benoît Payan, Maire de la Ville de Marseille, en France ; et Kamel Moula, Président du Conseil du Renouveau Economique Algérien/©NBC

D’ailleurs, son président, Kamel Moula, s’était rendu, le 7 mars dernier à Marseille pour participer à colloque organisé par Business France. Ces dernières années, les banques françaises se sont bien implantées en Algérie. « Société Générale, BNP El Djazaïr, Natexis Banques Populaires ont de l’argent pour accompagner les projet », ajoute Julie Bouchard. 

Elle souligne également le rôle clé des diasporas dans le développement économique. « Beaucoup d’algériens formés en France souhaitent revenir et investir. Des hommes riches des deux cultures et des expériences… », ajoute-t-elle. 

Cependant, elle invite les entrepreneurs français à la prudence en les conseillant de bien s’entourer sur place, d’un avocat d’affaires par exemple, que ce soit pour acheter du foncier ou pour s’associer avec un partenaire local.  

Ministère algérien du Commerce ©NBC

Photo : Ministère algérien du Commerce/©NBC

Tensions avec le Maroc

Si elle a mis en avant les tarifs compétitifs de l’énergie et de la main d’œuvre, Julie Bouchard a également détaillé sans détour les inconvénients du pays et notamment les difficultés d’approvisionnement : « Il règne une certaine insécurité, des lois limitent la liste des entrants ou modifient les routes logistiques. Il y a deux ans, nous avons subi l’interdiction d’importer de l’Espagne, aujourd’hui, les navires n’ont plus le droit de de transborder au Maroc. Nous devons faire preuve de beaucoup d’agilité dans cet environnement complexe et avoir des stocks de sécurité pour parer à ce genre de situation », souligne-t-elle tout en témoignant de conteneurs refusés dans le pays pour avoir transité via Tanger Med.

L’importance de l’économie informelle crée des distorsions de concurrence avec les entreprises étrangères. « Le gouvernement essaye de limiter la part de l’économie informelle. C’est un frein pour des sociétés françaises pour s’implanter. Elles sont en concurrence avec des acteurs locaux », souligne Julie Bouchard.  

Castel présent depuis 22 ans en Algérie possède deux brasseries et une société de production de jus de fruit. Castel El Djazaïr possède 30% des parts des sociétés d’embouteillages de Coca Cola en Algérie.

Photo de couverture : Julie Bouchard, Directrice générale de Castel El Djazaïr, qui regroupe les sociétés du groupe français Castel en Algérie, a exposé les avantages et les inconvénients du pays/©NBC

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