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Nathalie BUREAU du COLOMBIER
vendredi 14 juin 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 14 Juin 2024 à 10:27

28 entreprises françaises se sont rendues en Algérie, en mai 2024, à l’invitation de Business France Algérie afin de découvrir le nouveau climat des affaires. En effet, le pays entend stimuler les investissements étrangers en mettant fin à la règle du « 49/51 » en 2022. Par ailleurs, à grands renforts réglementaires, le pays entend stimuler la production made in Algeria….Reportage.

L’ère de l’import-export est révolue en Algérie. Le pays a sonné le glas du négoce et entend favoriser la production locale. « A compter de 2022, nous sommes passés en quelques mois de 49 000 à 13 000 importateurs. Beaucoup n’étaient pas des professionnels, c’était l’anarchie totale.  Seulement 7 000 importateurs sont vraiment actifs », souligne Rabah Fassih, le directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques qui recevait, mi-mai, au ministère du commerce, la délégation d’entreprises provençales. 

Il a également présenté le nouveau cadre légal destiné à favoriser l’industrie dans le pays et détaillé les missions de la nouvelle Agence Nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex) chargée de contrôler les importations.  

Désormais, l’agence opère un contrôle drastique des biens de consommation importés pour la revente en l’état assorti d’une révision régulière de la liste des produits interdits à l’import. « La France est toujours un partenaire important de l’Algérie avec 12 mds € d’échanges par an entre les deux pays. Nos parts de marché se maintiennent mais la Chine et la Turquie imposent leurs marques. Les nouvelles filières sont déterminantes dans la nature des échanges. 

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« Hausse des Investissements étrangers de 20 à 25% »

Comme Marseille, l’Algérie se positionne comme un hub dans la perspective de la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », analyse Romain Keraval, directeur de Business France Algerie

Cette nouvelle zone de libre-échange plus intégrée compte déjà 44 sur 55 signataires de l’Union africaine. Elle devrait créer un marché unique de plus de 1,3 milliard de personnes avec un produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 3 000 milliards de dollars et attirer davantage d’investissements étrangers directs. Jusqu’en 2022, les entreprises qui souhaitaient créer une entreprise devaient s’associer à un partenaire local qui détenait la majorité du capital (51%). Depuis 2022, le pays a mis fin à cette règle dans la plupart des secteurs à l’exception du transport considéré comme une activité stratégique. 

« La loi de 2022 a contribué à la hausse des investissements directs étrangers de 20 à 25%. Nous ressentons la dynamique sur les IDE. A compter de 2027, nous verrons de résultats avec l’installation de nouvelles activités », indique Ahmed Slimani, directeur des études chargé de la promotion des investissements et de la coopération au sein de l’Agence Algérienne de Promotion des Investissements (AAPI)

Anticipant la fin de la rente pétrolière avec la diminution programmée de la consommation des énergies fossiles, le pays souhaite se diversifier et produire. « Nous avons travaillé sur la production locale de médicaments, de pièces détachées. Nous comptions sur la sous-traitance automobile mais cela n’a finalement pas donné grand-chose et nous allons approfondir d’autres filières. Nous avons des secteurs prioritaires tels que les matériaux de construction (dalles de sol, ciment, fers à béton…), des pneumatiques et des fertilisants que nous exportons en Europe (Italie, Grande-Bretagne) », ajoute Rabah Fassih tout en déplorant les barrières non tarifaires qui freinent les exportations de produits agricoles. 

A seulement 1h30 en avion de Marseille et 24h de navigation, l’Algérie est un formidable marché pour les entreprises françaises. 250 grands groupes et Pme sont déjà présentes dans le pays, désireuses de conquérir l’Afrique du Nord, un marché qui représente 100 millions de consommateurs

Cependant, malgré les opportunités offertes, l’économie algérienne reste fortement marquée par la présence de l’économie informelle et notamment le marché noir des devises avec deux taux de change dans le pays : l’officiel à 140 dinars algériens et l’officieux à 240 !

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