Moyen-Orient/Afrique du Nord : Ce qu'il ne fallait pas manquer de l'actualité économique de cette semaine 6
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Denys Bédarride
mardi 29 septembre 2020 Dernière mise à jour le Mardi 29 Septembre 2020 à 10:18

Découvrez le condensé de l’actualité économique de la région MENA cette semaine, réalisé avec l’appui de l’ambassade de France au Liban et du service économique régional de Beyrouth, avec le concours des services économiques de la région (Amman, Bagdad, Erbil, Jérusalem, Le Caire, Téhéran et Tel-Aviv).

L’actualité économique en Égypte

La Banque centrale a abaissé son taux directeur de 50 points, le comité de politique monétaire estimant que la décélération de l’inflation lui donnait de la marge pour prendre cette mesure, inattendue, de soutien à l’économie. Le taux de rémunération des dépôts est de 8,75 %.

Selon l’agence de presse officielle MENA, le montant des transferts d’épargne des travailleurs émigrés serait passé de 2,6 milliards de dollars en juillet 2019 à 2,9 milliards de dollars en juillet 2020, soit une hausse de 11 %. Ils seraient ainsi passés de 15,7 milliards de dollars en 2019 à 17 milliards de dollars en 2020, soit + 8 %.

D’après la Banque centrale, le bénéfice net dégagé par les banques commerciales est passé de 62,5 milliards d’EGP au premier trimestre 2019 à 50 milliards d’EGP au premier trimestre 2020, soit une baisse de 20 %.

D’après la Banque centrale, les cinq premières banques du pays sur 38 ont concentré 71 % de l’ensemble des bénéfices du secteur (35,6 milliards d’EGP). Cette baisse serait due aux provisions effectuées face au risque accru de défauts de paiements induit par la crise sanitaire.

Selon la Banque centrale, le ratio de solvabilité des banques commerciales est passé de 16,9 % en juin 2019 à 20,1 % en juin 2019, tandis que le taux des créances douteuses a été ramené de 4,2 % des prêts bruts provisionnées à 97,8 % à 3,9 % des prêts provisionnées à 97,2 %.

La National Bank of Egypt et la Banque Misr, les deux premières banques commerciales publiques du pays, ont cessé cette semaine de commercialiser les certificats d’épargne à un taux d’intérêt de 15 % proposés depuis la fin du mois de mars.

Selon l’agence nationale des statistiques CAPMAS, l’indice de production manufacturière et extractive a été ramené de 116 points à 97 points entre juillet 2019 et juillet 2020, soit une baisse de 16 % en glissement annuel.

D’après l’agence Colliers International, les taux d’occupation des hôtels au Caire, à Alexandrie, à Hurghada et à Sharm El Sheikh s’établiraient respectivement à 41 % (en baisse de 47 %), à 43 % (– 46 %), à 31 % (– 53 %) et à 28 % (– 51 %) au terme de 2020, puis à 65 %, à 62 %, à 48 % et à 43 % pour 2021.

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L’actualité économique en Irak

Le projet de loi de finances 2020, transmis au Parlement le 14 septembre avec neuf mois de retard, a finalement été retiré par le gouvernement le 23 septembre, et doit être révisé. Le niveau de déficit par rapport au PIB, de 27 % à 35 % selon les estimations, doit être réduit.

L’exemption (waiver) de l’administration américaine accordée aux autorités irakiennes pour l’importation de gaz et d’électricité en provenance d’Iran doit théoriquement prendre fin le 24 septembre. L’administration américaine n’a pas communiqué sur une nouvelle extension.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé que le gouvernement avait obtenu de l’UE le retrait prochain de l’Irak de sa liste des pays à haut risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, liste qui implique des mesures de vigilance renforcée.

Le chiffre d’affaires des PME irakiennes a diminué de 65 % en moyenne entre mars et juin 2020, 86 % d’entre elles ont fermé temporairement et le nombre d’emplois à plein temps a baissé de 27 %. En juillet, 63 % d’entre elles estimaient être en situation de risque de fermeture.

L’actualité économique en Iran

D’après le Centre national des statistiques, le taux d’inflation s’établirait à 34,4 % au mois de septembre 2020, soit son plus haut niveau depuis septembre 2019. Calculé en moyenne annuelle, il s’établirait à 26 % sur les douze derniers mois.

La parité rial / dollar a atteint un nouveau plus haut sur le marché libre, s’établissant le 24 septembre à 281 500 IRR pour 1 $, en hausse de 4,5 % en glissement hebdomadaire.

La Banque centrale a organisé, sur le marché interbancaire et avec sa société de courtage, une 17e séance d’émission de titres souverains (murabaha) par voie d’adjudication ouverte. Une seule banque et deux entités financières inconnues ont participé.

D’après les Douanes françaises, les échanges de biens bilatéraux ont été ramenés de 193,8 millions d’euros au cours des six premiers mois de 2019 à 139 millions d’euros au cours des six premiers mois de 2020, soit une baisse voisine de 28 % en glissement annuel.

Dans le sillage du déclenchement de la procédure de snapback par les États-Unis, ces derniers ont allégué le rétablissement des sanctions du Conseil de sécurité à l’encontre de l’Iran suspendues par la résolution 2231.

La Compagnie nationale pour la distribution des produits pétroliers (NIOPDC) a organisé six nouvelles sessions de vente d’essence via la Bourse de l’Energie (IRENEX). 41 000 tonnes onshore ainsi que 2 025 000 barils offshore auraient été proposés à un prix respectif de 256,0.

L’actualité économique en Israël

L’OCDE prévoit un PIB de 6 % en 2020, puis un rebond de 2,9 % en 2021. Le taux de chômage devrait être de 6,1 % en 2020 et de 6,5 % en 2021. L’Organisation table sur un déficit public de 13,8 % en 2020 et de 10,3 % du PIB en 2021. La dette publique passerait à 84,7 % du PIB en 2021.

Dans un scénario « optimiste », le ministère des Finances table sur une contraction du PIB de 5,1 % en 2020, puis un rebond de 5,4 % en 2021. Dans un scénario plus « pessimiste », la croissance économique est estimée à – 7,2% en 2020 et à + 2,3 % en 2021.

Calculé en données brutes, le montant des exportations de services a été ramené de 31,7 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de 2019 à 29,2 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de 2020, soit une baisse de 7,9 %.

Le montant des flux bruts d’investissements directs a été de 15,9 milliards de dollars au premier semestre 2020, comparé à 19 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2019.

Face à la hausse du nombre quotidien de cas de coronavirus, près de 7 000, le gouvernement a décidé de renforcer le confinement à compter du 25 septembre à 14h, et ce jusqu’au 10 octobre.

Dans le cadre des mesures restrictives du confinement, à l’exception des épiceries, des pharmacies et autres services de première nécessité, tous les commerces seront fermés. Le coût de ce confinement est estimé à 35 milliards de NIS (8,6 milliards d’euros), selon le ministère des Finances.

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Compte Twitter de Benyamin Netanyahou

L’actualité économique en Jordanie

D’après le ministre des Finances, les mesures prises pour lutter contre l’évasion fiscale permettront de récupérer 600 millions de dollars cette année (soit 8 % du total des recettes fiscales prévues dans le budget 2020).

Selon la Banque centrale, les revenus issus du secteur touristique ont été ramenés de 3,2 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de 2019 à 1,1 milliard de dollars au cours des sept premiers mois de 2020, enregistrant une baisse de 63,7 %.

Le président de la Jordan Hotel Association estime les pertes du secteur touristique jordanien liées à la crise de la Covid-19 à plus de 1,4 milliard de dollars. Le tourisme représente 20 % du PIB en direct et indirect, et prodigue plus de 7 % de l’emploi total dans le pays.

Selon la Banque centrale, le montant des transferts des migrants vers la Jordanie a baissé de 9,8 % entre les sept premiers mois de l’année 2019 et les sept premiers mois de l’année 2020, pour s’établir à 1,9 milliard de dollars.

Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) a accordé à la Jordanie deux prêts d’une valeur totale de 85,5 millions de dollars dans les domaines de l’éducation et des infrastructures routières, ainsi qu’une subvention à hauteur de 1,32 million d’euros pour un projet de barrages.

La mission virtuelle du FMI pour la première revue du Mécanisme élargi de crédit de 1,3 milliard de dollars adopté en mars vient de débuter ce jeudi et se prolongera jusqu’au 12 octobre.

L’actualité économique au Liban

La croissance en volume du PIB a été négative à hauteur de – 6,7 % en 2019 (après – 2,5 % en 2018). Sur le seul quatrième trimestre 2019, la contraction du PIB atteint – 15 %. Le PIB nominal s’est ainsi élevé à 81 000 milliards de LBP, soit 53,6 milliards de dollars au taux de change en 2019.

La livre libanaise s’est légèrement dépréciée au cours de la dernière semaine, pour s’établir à 7 700 LBP pour 1$ le 25 septembre sur le marché informel (contre 7 000 LBP pour 1$ le 18 septembre). Pour mémoire, le taux officiel en vigueur depuis 1997 est de 1 507,5 LBP pour 1$.

L’inflation s’établissait à 120,03 % à la fin août 2020. Parmi les principales augmentations, les prix du secteur alimentaire sont en hausse de 467 %, et ceux du secteur de l’habillement de 513 %. Calculée en moyenne, elle atteint 58,1 % sur les 8 premiers mois de 2020.

Le nombre des transactions immobilières est passé de 31 131 au cours des huit premiers mois de 2019 à 45 047 au cours des huit premiers mois de 2020. Leur montant est passé de 3,937 milliards de dollars à 8,389 milliards de dollars sur la même période, soit une augmentation voisine de 113 % sur un an.

Le secteur de l’immobilier, considéré comme une valeur refuge dans le contexte de crise économique et financière et de défiance vis-à-vis du secteur bancaire, confirme son dynamisme depuis le début de l’année 2020.

Le président de la République a signé un décret autorisant l’ouverture d’un crédit exceptionnel de 100 milliards de LBP (66 millions de dollars au taux officiel) qui servira à indemniser les victimes de la double explosion meurtrière du 4 août dernier à Beyrouth.

Le président de la République a signé un décret pour crédit exceptionnel de 100 milliards de LBP (66 millions de dollars). L’armée et la municipalité de Beyrouth seront chargées de mettre en place un mécanisme de distribution des fonds en faveur des propriétaires de logements ou d’entreprises.

Liban : Le Premier ministre renonce à la formation du gouvernement, Macron fustige une « trahison collective »
Compte Twitter de Lebanese Presidency

L’actualité économique en Palestine

Quels sont les 4 impacts économiques de la Covid-19 ? 

1) D’après le bureau du Premier ministre, le PIB brut devrait chuter de 15 à 30 % entre l’année 2019 et l’année 2020, soit une perte due à la crise estimée entre 2,5 et 5 milliards de dollars. 

2) Le directeur général de la bourse de Palestine, Ahmed Awaida, a indiqué que les échanges boursiers ont chuté de 70 % au cours des huit premiers mois de l’année 2020 par rapport à la période correspondante en 2019.

3) Le ministère de l’Économie a indiqué avoir approuvé 1 171 certificats d’origine, utiles aux exportations, depuis le déclenchement de l’épidémie de covid-19. Sur la même période l’an dernier, 2 281 certificats avaient été délivrés. En août 2020, 215 certificats d’origine ont été approuvés, d’une valeur de 6,3 millions de dollars, soit une diminution de 20,7 % par rapport à août 2019. 53 % des exportations palestiniennes surveillées par ces certificats d’origine étaient à destination de la Jordanie ; 13,5 % à destination des Émirats arabes unis. 

4) Selon les données de la Palestine Monetary Authority, la valeur des chèques sans provision est en très nette progression et s’est élevée à 1,5 milliard de dollars sur les huit premiers mois de 2020, pour un montant total des chèques émis de 11,6 milliards de dollars.

Source : ambassade de France au Liban et service économique régional de Beyrouth, avec le concours des services économiques de la région (Amman, Bagdad, Erbil, Jérusalem, Le Caire, Téhéran et Tel-Aviv).

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