Yacine Oualid, ministre des start-up :  « Au lieu d’exporter du pétrole et du gaz, l’Algérie peut exporter des lignes de code »
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journaliste_ecomnews
vendredi 29 janvier 2021 Dernière mise à jour le Vendredi 29 Janvier 2021 à 18:03

Si les frontières algériennes restent désespérément fermées depuis mars 2020 pour éviter la propagation de la Covid-19, paradoxalement le pays semble vouloir jouer l’ouverture avec l’abrogation du 49/51, les efforts de l’administration algérienne pour dématérialiser les déclarations et la création d’un ministère des start-up. Le réseau d’entrepreneurs Africa Link, porté par la Chambre de commerce et d’Industrie Marseille-Provence a organisé, ce 28 février 2021, une rencontre virtuelle de part et d’autre de la Méditerranée pour présenter les opportunités d’affaires…

A 26 ans, Yacine Oualid incarne le renouveau en Algérie. Occupant le nouveau poste de ministre délégué chargé des start-up, il a souligné le 28 janvier 2021, lors d’une conférence régionale Africa Link, l’énorme engouement de son pays pour le numérique et l’importance croissante des start-up au point de créer un ministère dédié. 

Conséquence de la chute du prix du baril ces derniers mois et des exportations de pétrole et de gaz, le pays accuse une baisse de ses recettes de 39% pour un PIB en recul de 5% en 2020.  « Au lieu d’exporter du pétrole et du gaz notre pays peut exporter des lignes de code. L’Algérie est ouverte à l’offshoring, à l’implantation de start-up qui bénéficient d’exonérations fiscales », a fait valoir le ministre s’appuyant sur la loi de finances algérienne de 2020. 

La fin du 49/51

Celle-ci a mis fin à l’obligation aux investisseurs étrangers, créant une filiale en Algérie, d’ouvrir 51% du capital à un actionnaire local (à l’exception des secteurs dits stratégiques). « L’indice de confiance s’est amélioré. L’Algérie a gagné 9 places dans le classement Doing Busines. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication a contribué à l’amélioration de l’indice de confiance et de sécurité. Si l’accès aux financements pose toujours des difficultés, il est désormais possible d’obtenir un registre du commerce en moins de dix jours à Alger. Une plate-forme est actuellement en test qui permettra la création d’entreprise en ligne et la télé déclaration à la CNAS (Urssaf) devrait se généraliser à toutes les entreprises », a détaillé Nazim Zini, délégué régional de la Chambre de commerce et d’industrie algérienne en France et président de la Commission diasporas au sein du Groupement Algérien des Acteurs du numérique (GAAN). 

Yacine Oualid, ministre des start-up :  « Au lieu d’exporter du pétrole et du gaz, l’Algérie peut exporter des lignes de code » 1

Faire sauter le verrou de la devise 

Équivalent de la French Tech tricolore, le GAAN après une petite année d’existence fédère 500 adhérents. « Au lendemain de la survenance de la pandémie, nous avons créé en mars 2020 un panorama de solutions en open source pour favoriser le télétravail, adressé des propositions pour digitaliser le pays et réalisé une étude comparative sur les calls center en Algérie, Tunisie et Maroc », détaille le président du GAAN Bachir Tadjenddine.

L’écosystème numérique Algérien se structure mais gagne à se développer. « Sur les 2 milliards d’euros levés par les start-up africaines en 2019, celles du Maghreb ne représentent que 19 M€. Toutefois, on assiste à des changements. La Sonatrach a financé la création d’un incubateur de start-up à Ouargla », souligne Samir Addelkrim, fondateur d’Emerging Valley. Pourtant, l’Algérie devra encore faire des efforts pour susciter l’intérêt des investisseurs.

« La devise constitue un frein majeur. Certaines entreprises ont laissé l’argent là-bas », déplore le président d’Africa Link Yves Delafon. Un constat partagé par le président de la CCI AMP Jean-Luc Chauvin qui avoue que l’ESAA (École supérieure algérienne des Affaires) dont la CCI est actionnaire ne figure plus au rang de ses priorités pour ces mêmes questions.  

Nathalie BUREAU DU COLOMBIER

Photos : Yacine Oualid ministre délégué chargé des start-up en Algérie. ©NBC – Nazim Zini, délégué régional de la Chambre de commerce et d’industrie algérienne en France et président de la Commission diasporas au sein du Groupement Algérien des Acteurs du numérique (GAAN). ©NBC

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