Méditerranée : Comment rendre le marche des céréales plus transparent pour renforcer la coopération entre les pays ?
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Noémie Bouisset
vendredi 7 mai 2021 Dernière mise à jour le Vendredi 7 Mai 2021 à 10:32

Le Conseil International des Céréales (CIC) et le réseau MED-Amin (CIHEAM Montpellier) ont présenté le 5 mai les « Prévisions du marché des céréales en 2021 pour la région méditerranéenne », dans le cadre d’un webinaire. Une intervention visant la transparence et l’information afin de renforcer la sécurité alimentaire et la coopération entre les pays.

« Le but de cette initiative est d’aider les pays à mieux sécuriser leur production et à pouvoir anticiper. C’est-à-dire améliorer l’expertise des calculs prévisionnels, améliorer les politiques et s’impliquer avec d’autres initiatives » a insisté David Gasc, secrétaire du réseau MED-Amin, lors du webinaire sur les « Prévisions du marché des céréales en 2021 pour la région méditerranéenne », organisé par le Conseil International des Céréales (CIC) et le réseau MED-Amin (CIHEAM Montpellier).

Cette initiative émerge d’une volonté de transparence et de partage des connaissances sur les conditions de culture des céréales, afin d’identifier leur évolution et donc de l’anticiper. Elle a mis en lumière les prévisions du « blé et de l’orge, qui sont les produits les plus pertinents, au coeur de la sécurité alimentaire », précise Arnaud Petit, directeur du CIC.

Au niveau global, les principaux exportateurs de blé s’attendent à une hausse de la demande pour l’orge. La Russie est le premier exportateur de blé dans le monde, la région de l’Afrique du nord en est le plus grand importateur.

Que montrent ces prévisions sur l’état des productions de céréales dans les pays de la Méditerranée ?

Les conditions de culture ont été assez contrastées sur l’ensemble de la Méditerranée. David Gasc identifie « 3 phénomènes climatiques : de la sécheresse dans la région du Maghreb, notamment au Maroc; puis la tempête en janvier qui a touché la rive nord méditerranéenne et la péninsule ibérique, ainsi qu’une vague de froid accompagnée de pluie abondante notamment en France et dans la péninsule ibérique ». Ces facteurs climatiques ont eu des conséquences variées sur les semis et les cultures des différents pays.

Les cultures algériennes ont été les plus sévèrement touchées. Plusieurs facteurs météorologiques sont en cause, notamment la sécheresse qui a retardé les semis. La production va donc diminuer, certaines cultures ont même été abandonnées, notamment d’orge.

Certains autres pays ont des tendances négatives, dont l’Italie, frappée au nord par des vagues de froid et au sud par la sécheresse en début d’année.

En Tunisie et en Egypte, la chaleur pourrait avoir un impact sur la production mais les prévisions restent dans la moyenne. En Turquie, 2 zones contrastées sont identifiées, une positive au sud est et une dans la région centrale, frappée par des vagues de froid prononcées. Elles pourraient provoquer un retard de deux à trois semaines sur les cultures, mais pour l’instant la production reste dans la moyenne.

L’Albanie et le Liban s’en sortent bien. Le premier pays a évité le froid, la production est donc dans la norme. Le Liban connait un cumul de pluie bénéfique aux cultures, malgré certains facteurs de risque comme les foyers de criquets pèlerins.

Selon les intervenants du webinaire, tout laisse à penser que la production devrait augmenter en France, en Grèce et au Maroc, où la situation est particulièrement favorable.

En France, au début du mois de mai, « ce sont essentiellement les indications sur les surfaces qui permettent d’anticiper une progression de la récolte. On note en blé tendre une forte progression des surfaces attendues. Les dégâts du gel récent semblent limités pour les blés, mais plus sérieux pour les orges. Seulement, la situation est encore en cours d’évaluation donc il est encore trop tôt pour anticiper un rendement » a expliqué Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer

Ces informations basées sur des facteurs agroclimatiques permettent d’identifier l’état des cultures. Pascal Bergeret, directeur du CIHEAM-IAMM, ajoute que « les infos se succèdent tout au long de l’année de production. Maintenant, sur l’état des exploitations, la question qui se pose pour les décideurs c’est le timing. Collecter l’information qui existe au bon moment, au bon endroit. Il faut également, et surtout, instaurer un dialogue régional entre les pays ».

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