Malgré les développements récents des nouvelles technologies, le poids grandissant des acteurs de la recherche, de l’innovation et du développement, l’Égypte doit redoubler d’efforts dans sa course pour contrer les effets liés au changement climatique. Dans un livre blanc, produit dans le cadre du projet WEF-CAP (Technology Transfer and Capitalization of Water Energy Food Nexus), le FEMISE étudie le cas de l’Égypte et livre un certain nombre de pistes pour accélérer une approche intégrée Eau-Énergie-Alimentation (EEA).
L’urgence climatique est une triste réalité en Égypte. Tous les voyants sont dans le rouge. La population va bondir. De 102 millions d’habitants en 2023, elle passera à 116 millions en 2040 avec, pour corollaire, une forte augmentation de la consommation d’eau. Comment nourrir les populations face à un stress hydrique croissant provoqué par l’élévation des températures ? Autre donnée statistique alarmante : la réduction de 8,2% des surfaces cultivées d’ici 2030. Les terres fertiles cultivées dans le delta du Nil devraient diminuer de 30%. Les rendements de la culture de blé et de maïs devraient chuter de 15 et 19% respectivement d’ici 2050. La ressource en eau douce par habitant ne cesse de diminuer : 1972 m3 en 1970, 570 m3 en 2018 et 390 m3 par an d’ici à 2050. Si rien ne change, le pays sera confronté à une grave pénurie d’eau.
Face à de tels indicateurs, l’Égypte a lancé le programme Nexus eau-énergie-alimentation (Water-Energy-Food Nexus (WEFN)) lors de la 27ème conférence annuelle de l’Organisation des Nations Unies sur le climat qui s’est tenue à Sharm El-Sheik du 6 au 18 novembre 2022. Voué à promouvoir une approche intégrée des problématiques liées à l’eau, à l’énergie et à l’alimentation, cet ambitieux programme prévoit 14,7 milliards de dollars d’investissements autour de cinq projets pour la sécurité alimentaire et l’agriculture, trois projets d’irrigation et d’eau et un projet énergétique principal qui constitue une étape importante dans la transition énergétique verte de l’Égypte.
Nécessité d’innover pour réussir le Nexus Eau-Énergie-Alimentation
Expertes des enjeux socio-économiques méditerranéens au sein du FEMISE, Maryse Louis et Sophie Dahdouh, ainsi que Dr. Amr Radwan, spécialiste en Management de la Recherche et de l’Innovation préconisent de persévérer sur la voie de la R&D et d’améliorer le cadre juridique lié à l’utilisation des ressources naturelles. Outre la meilleure collaboration entre les ministères, le FEMISE propose au pays d’encourager « l’afflux de connaissances et d’expertises » tout en intégrant « la recherche et l’innovation » et en prônant « l’interdisciplinarité » dans les programmes du Nexus EEA. « En Égypte, les opportunités du Nexus EEA impliquent d’assurer une réutilisation efficace de l’eau, de réduire les cultures gourmandes et de passer à des systèmes d’irrigation plus efficaces utilisant des énergies renouvelables, notamment pour la production de biogaz et de biosolides et le dessalement », souligne le FEMISE qui recense près d’une dizaine de mesures concrètes dans le Livre Blanc.
Pour visionner l’intégralité des entretiens, cliquez ici :
Montage vidéo de Thomas Dupleix/©Ecomnews
Pour plus d’informations :
Le site web du FEMISE : https://www.femise.org/
Le site web du WEF-CAP : https://www.enicbcmed.eu/fr/projects/wef-cap
Sources : FEMISE, WEF-CAP
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