Libye : Quelle est la situation de la production et des exportations du pétrole libyen ?
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Denys Bédarride
lundi 14 février 2022 Dernière mise à jour le Lundi 14 Février 2022 à 12:23

La fermeture de quatre champs pétroliers et des actions de maintenances sur les oléoducs ont entrainé une baisse importante de la production pétrolière avec la problématique de la capacité du secteur à investir et moderniser ses infrastructures sur le court terme, en raison de l’absence d’un budget de l’Etat. 

Le 20 décembre 2021, la National Oil Corporation (NOC) a annoncé l’état de force majeure dans quatre champs pétroliers (Sharara, El Feel, Wafa et Hamada, représentant une production d’environ 400 000 b/j) en raison de leur fermeture par des membres de la garde des installations pétrolières, la Petroleum Facilities Guard (PFG), une force paramilitaire destinée à protéger les installations énergétiques du pays. 

La fermeture de ces sites a engendré une forte chute de la production de pétrole brut, chute d’ailleurs accentuée par des opérations de maintenance sur des oléoducs de la Waha Oil Company. Ainsi, le 6 janvier 2022, la production de pétrole était tombée à environ 729 000 b/j, contre plus de 1,3 M b/j l’an dernier, selon la NOC. La production ne reste d’ailleurs pas à l’abri de nouvelles interruptions puisque les tensions entre la PFG et le gouvernement ne sont pas résolues.

Rappelons que la Libye reste exemptée des quotas de réduction de la production pétrolière imposés par l’OPEP. L’organisation avait pris cette décision pour stimuler l’offre nationale et relancer l’économie libyenne.

Une réouverture progressive des champs de production, défiée par des aléas météorologiques qui retardent les exportations de pétrole brut

Après un arrêt des opérations de production pendant 20 jours, le champ de Sharara, situé dans le Sud-Ouest de la Libye, a vu ses activités reprendre suite à l’ordre de réouverture immédiate du Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah. Cette reprise partielle des activités a été contrariée par le mauvais temps, qui a forcé la fermeture de quatre terminaux d’exportation de pétrole à l’Est du pays (Es Sidra, Ras Lanuf, Zueitina et Hariga) entraînant une baisse des exportations. 

Des perspectives de croissance pessimistes

Si les mois de novembre et décembre 2021 ont battu tous les records en termes d’exportations, liés à la flambée des prix dans le monde, avec des recettes cumulées de 4,32 Md USD (21,6 Md USD sur l’année 2021 selon la NOC), les exportations de pétrole du mois de janvier sont loin de concurrencer ces montants avec une production de 946 000 b/j en janvier contre 1,1 M b/j en décembre et 1,2 M b/j en novembre 2021.

Par ailleurs, le président de la NOC, Mustafa Sanallah, reste pessimiste quant à la capacité du secteur à investir et moderniser ses infrastructures sur le court terme, en raison de l’absence d’un budget de l’Etat. La production pétrolière libyenne pourrait aisément atteindre 1,5 M b/j, mais la compagnie ne possède actuellement que 11% des fonds nécessaires au maintien et au fonctionnement des infrastructures. 

Le secteur pétrolier, qui est par ailleurs un des uniques financeurs du Trésor public, est également confronté à l’incertitude de la situation politique liée au report des élections présidentielles.

Source Ambassade de France en Libye 

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