Avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, les prix du blé ont atteint des niveaux inédits. Face à cette situation, de nombreux pays dépendant des deux pays pour leur approvisionnement cherchent la parade.
En Egypte, le gouvernement enverra dans la première semaine d’avril, une délégation en Inde afin d’étudier les possibilités d’importation de blé depuis le pays asiatique. Cette démarche entre dans le cadre des différents efforts des autorités visant à diversifier les sources d’achat de la céréale à l’heure où la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ses principaux fournisseurs (77 % des achats totaux en 2021), perturbe l’approvisionnement.
Selon plusieurs sources proches du dossier, le comité devrait discuter avec les principaux exportateurs indiens de différents aspects comme les questions logistiques, la qualité ainsi que les grades de la céréale. Pour le pays des pharaons, l’Inde pourrait représenter une alternative de choix dans la mesure où il représente le second producteur mondial de blé derrière la Chine.
Et s’il n’est actuellement que le 9ème exportateur global de la graminée, ses stocks conséquents accumulés durant la campagne 2020/2021 (28 millions de tonnes) et la faiblesse de la monnaie locale (roupie) lui permettent de placer depuis quelques mois, un volume important sur le marché mondial.
Dans un tel contexte, l’Egypte pourrait avoir accès à du blé en quantité souhaitée pour répondre à sa consommation et aussi à un coût réduit face à la hausse globale des prix de la céréale qui est prévue pour ajouter entre 12 et 13 milliards de livres à l’enveloppe totale dédiée aux subventions alimentaires en 2021/2022.
En attendant, les observateurs indiquent que les acteurs indiens doivent déjà obtenir une accréditation de la part de l’Autorité générale des approvisionnements (GASC) pour figurer parmi les origines pouvant participer aux appels d’offres internationaux de blé.
Cette liste comprend actuellement 17 pays, dont les USA, le Canada, la France, l’Argentine, la Russie, la Roumanie, l’Ukraine, la Serbie, le Paraguay, la Lettonie, la Hongrie, le Kazakhstan et le Royaume-Uni.
Selon l’USDA, l’Egypte devrait importer en 2022/2023, 11 millions de tonnes de blé, soit le plus bas niveau depuis 9 saisons avec la flambée des prix internationaux qui pousse les autorités à accroître le recours à la production domestique.
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