Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi a assuré, le 16 juin, que la grève générale observée dans le secteur public a réussi malgré les campagnes de dénigrement ayant ciblé la centrale syndicale.
C’est ce qui ressort de son discours devant des centaines de militants rassemblés devant le siège de l’UGTT à Tunis, selon l’agence de presse officielle Tunis Afrique Presse (TAP).
“Le taux de participation à la grève générale, observée aujourd’hui à partir de minuit, dans le secteur public s’est élevé à 96,22%“, s’est-il félicité. Le chef de la centrale syndicale a exhorté le gouvernement à tenir ses engagements envers l’UGTT, qui continuera à défendre les droits des travailleurs.
Taboubi a aussi “appelé le gouvernement à publier le document présenté au Fonds monétaire international pour l’obtention d’un crédit de 4 milliards de dollars afin que le peuple soit informé des mesures injustes qui seront prises et qui détruiront, selon lui, le pouvoir d’achat des Tunisiens“, a rapporté la TAP.
Le secrétaire général de l’UGTT a par ailleurs “critiqué le dialogue national sur la nouvelle République, lancé depuis le 4 juin en cours“.
“La centrale syndicale refuse d’y participer car ce dialogue n’est pas une véritable solution pour la Tunisie (…) Nous mettons ainsi en garde contre ce brouillon formulé dans le cadre du dialogue national et qui limiterait le droit syndical“, a-t-il martelé.
Largement observée dans toutes les villes tunisiennes, la grève nationale a paralysé le jeudi 16 juin la Tunisie. Transports publics à l’arrêt, bureaux de postes fermés, vols en provenance et à destination de l’aéroport international de Tunis annulés, la grève de 24 heures à l’appel du principal syndicat du pays, a touché des pans entiers du service public en Tunisie.
Dans un communiqué publié le 15 juin, la centrale syndicale avait affirmé que les travailleurs du secteur public “mèneront cette grève pour défendre leurs droits économiques et sociaux après les tergiversations du gouvernement face à leurs revendications légitimes et la légèreté avec laquelle il a pris l’appel à la grève lancé le 31 mai“.
Cette grève survient, alors que la Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë lorsque le président de la République, Kaïs Saïed, avait imposé des mesures “d’exception“, s’agissant entre autres de la dissolution du Parlement ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature tout en légiférant par décrets présidentiels.
La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Kaïs Saïed, qu’elle considère comme étant “un coup d’Etat contre la Constitution“, tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une “restauration du processus de la Révolution” de 2011.
Kaïs Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’État “d’un péril imminent“, mettant l’accent sur la préservation des droits et des libertés.
Source : Agence Anadolu
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